Le constat est bien connu : face à l’abondance d’informations en ligne, le temps de lecture moyen d’un internaute s’est drastiquement réduit. Pour capter son attention, il faut des contenus clairs, confortables, compatibles avec une lecture en diagonale. Ce qui passe, pour le rédacteur Web, par une bonne maîtrise des niveaux de lecture.
Sur la forme : attirer l’œil pour fixer l’attention
La lecture d’un contenu Web ne se fait pas de manière linéaire, mais plutôt en survol. En ligne, le lecteur balaie le contenu pour s’assurer rapidement de son intérêt. Il s’agit donc avant tout d’une exploration visuelle de la page, en se fixant sur des points de repères précis : titres, intertitres, encadrés, visuels… Capter l’attention du lecteur revient à s’adapter à ses exigences, en facilitant la lecture « zapping » et en créant des points de repères efficaces.
Le titre, clé de la visibilité
En moyenne, un titre est cinq fois plus lu que le texte en lui-même. C’est le premier point d’entrée d’un contenu Web pour le lecteur. Il doit être clair, concis et accrocheur pour capter immédiatement l’attention. C’est aussi une promesse de lecture : il doit être représentatif du sujet abordé et résumer ce que le lecteur peut attendre.
Utilisez des balises HTML <h1> pour le mettre en avant, à la fois pour les internautes et les moteurs de recherche. Les intertitres ou sous-titres servent ensuite à guider le lecteur à travers le texte. Ils correspondent aux balises <h2> ou <h3>. Ce sont des repères visuels qui permettent de scanner en un coup d’œil les thématiques abordées.
Le chapô, un atout pour accrocher en quelques lignes
Deuxième point d’entrée pour le lecteur, le chapô se présente comme le synopsis de votre texte. Il a pour rôle de résumer le propos d’ensemble. Soignez-le particulièrement : c’est votre meilleur allié pour inciter l’internaute à poursuivre sa lecture. L’objectif est de susciter sa curiosité, tout en lui transmettant le message essentiel du texte.
Comme le titre, le chapô doit être accrocheur et court. Entre 300 et 400 signes, ou l’équivalent de 3-4 phrases, suffisent à donner une bonne compréhension globale du sujet. Selon la ligne éditorial et le ton choisis pour votre texte, vous pouvez aussi faire preuve de créativité pour créer plus d’impact : adresse au lecteur, question, chiffre-clé, mise en forme particulière…
Les 5W ou comment se poser les bonnes questions
Pour donner un bon aperçu du texte dans le chapô, vous pouvez vous référer la règle des 5W. Cette approche permet d’identifier les informations essentielles à mettre en avant, en répondant à cinq questions : Quoi ? (What ?), Pourquoi ? (Why ?), Qui ? (Who ?), Quand ? (When ?) et Où ? (Where ?). En fonction du sujet, ces questions peuvent être complétées par : Comment ? Combien ?
Redonner de la forme à l’information
Contrairement à un article dans un journal ou un livre, la lecture d’un contenu sur écran est plus fatigante pour l’œil. Un texte très long, constitué d’un seul bloc, peut donc très vite décourager l’internaute. Pour que la lecture soit confortable, structurez votre texte en plusieurs paragraphes courts et aérés. Chaque paragraphe doit correspondre à une idée principale, pour éviter la surcharge d’informations. De même, pour améliorer la lisibilité du texte, n’hésitez pas à créer des listes à puces et numérotées, qui apportent une respiration.
Utilisez le gras pour valoriser les informations importantes. Le gras agit comme un moyen visuel de guider l’œil de l’internaute vers ces informations. Il doit être privilégié à l’italique, peu lisible, et au souligné qui est, lui, réservé aux liens. Autre atout, le gras sert le référencement de la page : les algorithmes des moteurs de recherche reconnaissent et accordent plus d’importance aux mots-clés mis en gras.
Zones de seconde lecture : chaque information a sa place
Pour éviter la surcharge d’informations au sein des paragraphes, l’une des solutions consiste à créer des zones de seconde lecture. Utilisez la colonne de droite ou le bas de page pour présenter des informations qui permettront au lecteur d’approfondir le sujet. Ces informations peuvent être regroupées et scindées en plusieurs blocs pour offrir plusieurs niveaux de lecture : liens vers d’autres contenus sur la même thématique ; ressources téléchargeables ; présentation de l’auteur du texte…
Le visuel, miroir du texte
Les images insérées dans un texte n’ont pas qu’un rôle purement décoratif : elles permettent d’ancrer l’œil du lecteur et contribuent à la compréhension du sujet. Pour apporter un niveau de lecture supplémentaire, accompagnez chaque image d’une légende pertinente. Cette légende peut servir à renforcer le message, en répétant par exemple un point détaillé dans le corps du texte.
Sur le fond : faciliter la réception et la compréhension du message
Chaque lecteur a ses attentes et son niveau d’expertise sur le sujet abordé. Tout l’enjeu pour le rédacteur Web est alors de penser son contenu en tenant compte des différentes cibles du contenu. L’utilisation des niveaux de lecture permet de varier les angles d’approche, qu’il s’agisse de donner une vue d’ensemble ou d’approfondir certaines informations.
Cibler pour mieux transmettre
Privilégiez le cœur de page pour vous adresser à une cible moins experte, en présentant les informations essentielles du texte. Utilisez ensuite les zones de seconde lecture pour apporter des informations complémentaires : prise de parole d’un spécialiste, brochures à télécharger pour aller plus loin sur le sujet… Les encadrés permettent également de faire un focus sur un point spécifique, de synthétiser des informations à retenir, ou encore de mettre en avant des chiffres-clés.
Trouver l’équilibre pour une rédaction Web efficace
Attention au piège de la surenchère : l’exploitation excessive des différents niveaux de lecture peut être contre-productive. En multipliant les points de repère visuels, vous risquez de perdre le lecteur, qui ne sait plus alors où regarder en priorité. Pour ne pas le submerger, misez sur l’équilibre. Une utilisation judicieuse des niveaux de lecture est essentielle pour communiquer efficacement. C’est en maîtrisant cette stratégie que vous pourrez créer des textes lisibles, informatifs et engageant.